Pour aller plus loin...

L'éthique de Sonöspherik repose sur la base du concept de kairophonie : La kairophonie, « des signatures sonores, des symboles qui parlent… »

Le concept musical élaboré par Philippe Festou, notamment dans « L’oreille au monde » (éditions Delatour) implique l’ensemble de ce qui est perçu à l’oreille dans un principe musical d’échange où la proposition est partagée en conscience. Ce concept développe ainsi des outils concrets de mise en évidence des natures symboliques des sons, de leurs corrélations et de leurs emplacements dans l’espace acoustique (espace physique ou recréé de façon électroacoustique).

La kairophonie, partie de la kairotopie est une approche contemplative par l’observation des sons et/ou active par la production des sons. Elle nous permet une observation de façon profonde et subtile.

C’est une lecture du monde par le son, un « liber mundi » et une affirmation vers celui-ci : celle de notre interaction avec son existence.

Elle permet d’avoir une compréhension plus fine des relations biologiques, écologiques et sociales, de pouvoir dégager des caractéristiques, des signatures, des axes culturels et spirituels, de se positionner au cœur des événements.

Par la conscience et l’observation, il s’agit d’ouvrir ce champs invisible des univers immatériels en considérant que le monde sonore nous livre des informations plus subtiles qu’il n’y paraît...

Le son ayant une nature vibratoire, invisible et mystérieuse, nous pouvons appréhender les phénomènes avec une écoute qui peut s’affiner par un entrainement régulier.

Nous pouvons faire la comparaison de cette démarche sensible avec l’observation d’une « place de marché ». Chaque endroit où nous nous trouvons sur la place peut se définir par un cadre déterminé par l’écoute.

« Kairotopie » : est un mot-valise qui vient du grec ancien Kairos (le moment propice) et de Topos (le lieu).

Cela suggère un espace et un temps dans lesquels le protagoniste se plonge de façon immersive, à contre-courant d’un monde de « l’ultra consommation », ce qui est proposé ici c’est d’être un véritable acteur par sa présence dans un temps dédié à l’observation. Nous pouvons ainsi vivre les événements sonores dans des instants qui s’enchaînent, se chevauchent, se tuilent, apparaissent, disparaissent, surprennent ou au contraire n’arrivent pas…

La Kairotopie propose donc un cadre permettant la relation consciente au monde sonore. Elle implique aussi cette partie de nous, subjective, en s’adressant aussi à notre inconscient autant individuel que collectif. Elle implique donc nos organes sensoriels et la relation des auditeurs et des événements sonores dans un même processus de co-création.

Plus spécifiquement, la kairophonie se concentrera sur le média sonore.

Cette observation d’un moment et d’un lieu pose d’abord le cadre de différents niveaux d’écoutes qui s’interpénètrent dans une « écoute globale » mettant sur le même pied d’égalité la contemplation des sons comme leur production.

Le « plan initial » (la proposition observée) met à jour la relation qui s’établit entre les protagonistes.

Le concept de kairotopie considère notre quotidien comme une succession de terrains de jeux ou de scènes théâtrales qui se succèdent tout au long de notre journée.

Les énergies que nous échangeons dans les interactions de notre univers et avec les objets et les personnes sont comparables à un vaste chantier expérimental dans lequel nous évoluons et que nous pouvons interpréter par l’analyse et ressentir intuitivement pour trouver du sens et des réponses à nos questions intimes. Blog

Sonöspherik porte une attention particulière au principe de non intrusion par le son ; plutôt que l'utilisation de formats dans des dynamiques hyper compressées, d'objets sonores uniformes et caricaturaux, il s'agit de proposer un espace sonore qui ouvre des trajectoires symboliques et imaginaires ; de situer l'information dans un endroit qui favorise l'autonomie et la capacité de décision de l'auditeur.

Une conception sonore solidaire...

Par l'utilisation des différents paramètres sonores, le principe de création n'établit pas de hiérarchisation des sons et les considère d'égale importance : sons concrets, sons instrumentaux, sons électroniques, Field Recording, sons anecdotiques...